Cette participation traduit bien lampleur de la protestation et
lampleur des attentes. Oui, par cette grève les personnels du
second degré expriment leur exigence dune vraie prise en
compte de leurs propositions pour faire franchir aux collèges et
aux
lycées une nouvelle étape dans la voie de la réussite
pour tous et de la démocratisation, tout en conservant une ambition
culturelle forte pour tous les élèves quils habitent
à Bondy ou à Neuilly, pour reprendre la récente expression
de Monsieur
Fauroux, qui nhésite pas à prêcher lapartheid
scolaire.
Oui, il faut des différenciations positives qui, dans le cadre
dune amélioration des conditions denseignement et déducation
de tous les jeunes, permettent de donner plus à ceux qui
en ont le plus besoin, sous des formes qui permettent de les aider à
surmonter leurs difficultés. Cela passe par la réduction
des effectifs de classes, des possibilités accrues de travailler
en petits
groupes, des établissements de plus petites tailles, le développement
des conditions dun travail en équipe pluri-disciplinaires
avec les autres personnels des établissements.
Cela passe aussi par une amélioration de la formation initiale
et continue des personnels, par lamélioration des conditions de
remplacements et donc par des moyens et des recrutements supplémentaires.
Oui, les redéploiements actuels prévus pour la
rentrée 98, oui, la nouvelle baisse des recrutements externes
et internes, de près de 11% encore cette année, vont à
lencontre de ces objectifs et ferment encore un peu plus les débouchés
pour les jeunes étudiants et les possibilités de
titularisation pour personnels auxiliaires.
Oui, par cette grève les personnels expriment leur désaccord
avec une conception du service public qui introduit de larbitraire
dans la gestion des personnels, qui cherche à placer la gestion
des carrières des personnels, leur évaluation, leur affectation
sous la responsabilité des chefs détablissements
et des Recteurs. Oui, le succès de la grève montre limportance
attachée à
ce que les enseignements de second degré continuent à
être définis nationalement et non au plan local comme le dit
ce matin
encore le Ministre dans les échos, et enseignés par
des personnels qualifiés, recrutés nationalement et en capacité
de
demander et dobtenir une mutation sur lensemble du territoire,
en conservant la maîtrise soit de muter dans un lieu précis,
soit de rester là ou il est. Oui, les personnels sont attachés
à la transparence, à léquité, et à
un mouvement national amélioré
pour tous qui permette une stabilisation des titulaires académiques
et de plus grandes possibilités de mutations.. Dans ses
déclarations daujourdhui le Ministre montre que ce quil
veut mettre en cause cest cette transparence, cest le contrôle
syndical, cest cette possibilité pour les collègues
de faire leurs choix..
En un mot, oui à la capacité dinitiative, à la liberté pédagogique, non à la caporalisation.
Nous nacceptons pas que létat napplique pas ses décisions
en matière de revalorisation, quil fasse le choix de ne pas en
finir avec la précarité. Oui, nous voulons faire transformer
les emplois jeunes en de vrais métiers pour donner un avenir à
la
jeunesse.
Car cest bien cela aussi qui est au centre de notre action pour
que leur formation soit la meilleure et la plus complète
possible, pour que nous puissions mieux nous occuper de chacun deux,
pour quils préparent des diplômes qui leur donnent
culture générale, formation professionnelle et technologique,
qui leur permette de poursuivre des études avec succès. Oui,
nous sommes là pour lever le gel des emplois publics, parce
que, ce faisant, nous agissons pour que cette jeunesse ait du
travail, de lemploi et donc aussi un avenir social.
Oui, nous sommes pour réduire les inégalités
culturelles et sociales, pour que disparaisse, lexclusion sociale et scolaire
qui
fait tant de dégâts humains et sociaux.
Le Ministre, qui plaide ouvertement pour une école à
plusieurs vitesses sans programmes nationaux, voit dans ces objectifs
de larchaïsme. Libre à lui de juger ainsi les valeurs
républicaines qui sont au cur de notre engagement professionnel
et
syndical, valeur dégalité, de justice, de démocratie
dans tous ses aspects. Mais aujourdhui il doit entendre le message
délivré : halte aux oukases, halte aux décisions
unilatérales prises, sans même lamorce dune discussion mais
ouverture de
négociations pour résoudre les vrais problèmes
du second degré. Il faut un nouvel engagement financier de la société
car si
des améliorations qualitatives sont possibles et nécessaires,
sil faut créer les conditions dune évolution des enseignements,
il
faut aussi de meilleures conditions matérielles pour individualiser
lenseignement .
Oui, les grévistes disent leur volonté de poursuivre
laction engagée sous des formes que nous allons mettre en débat
pour
quelles rassemblent tous les personnels de léducation,
de la recherche et de la culture, dans lunité la plus large, avec
le
soutien des parents et des jeunes
Oui, les grévistes sont déterminés à
faire ce quil faut pour faire prendre en compte leur choix.