Communiqué de presse
3 février – Intervention de Monique VUAILLAT


Nous venons de réussir cette première journée de grève avec plus de 6O % de personnels en grève.

Cette participation traduit bien l’ampleur de la protestation et l’ampleur des attentes. Oui, par cette grève les personnels du
second degré expriment leur exigence d’une vraie prise en compte de leurs propositions pour faire franchir aux collèges et aux
lycées une nouvelle étape dans la voie de la réussite pour tous et de la démocratisation, tout en conservant une ambition
culturelle forte pour tous les élèves qu’ils habitent à Bondy ou à Neuilly, pour reprendre la récente expression de Monsieur
Fauroux, qui n’hésite pas à prêcher l’apartheid scolaire.

Oui, il faut des différenciations positives qui, dans le cadre d’une amélioration des conditions d’enseignement et d’éducation
de tous les jeunes, permettent de donner plus à ceux qui en ont le plus besoin, sous des formes qui permettent de les aider à
surmonter leurs difficultés. Cela passe par la réduction des effectifs de classes, des possibilités accrues de travailler en petits
groupes, des établissements de plus petites tailles, le développement des conditions d’un travail en équipe pluri-disciplinaires
avec les autres personnels des établissements.

Cela passe aussi par une amélioration de la formation initiale et continue des personnels, par l’amélioration des conditions de
remplacements et donc par des moyens et des recrutements supplémentaires. Oui, les redéploiements actuels prévus pour la
rentrée 98, oui, la nouvelle baisse des recrutements externes et internes, de près de 11% encore cette année, vont à
l’encontre de ces objectifs et ferment encore un peu plus les débouchés pour les jeunes étudiants et les possibilités de
titularisation pour personnels auxiliaires.

Oui, par cette grève les personnels expriment leur désaccord avec une conception du service public qui introduit de l’arbitraire
dans la gestion des personnels, qui cherche à placer la gestion des carrières des personnels, leur évaluation, leur affectation
sous la responsabilité des chefs d’établissements et des Recteurs. Oui, le succès de la grève montre l’importance attachée à
ce que les enseignements de second degré continuent à être définis nationalement et non au plan local comme le dit ce matin
encore le Ministre dans les échos, et enseignés par des personnels qualifiés, recrutés nationalement et en capacité de
demander et d’obtenir une mutation sur l’ensemble du territoire, en conservant la maîtrise soit de muter dans un lieu précis,
soit de rester là ou il est. Oui, les personnels sont attachés à la transparence, à l’équité, et à un mouvement national amélioré
pour tous qui permette une stabilisation des titulaires académiques et de plus grandes possibilités de mutations.. Dans ses
déclarations d’aujourd’hui le Ministre montre que ce qu’il veut mettre en cause c’est cette transparence, c’est le contrôle
syndical, c’est cette possibilité pour les collègues de faire leurs choix..

En un mot, oui à la capacité d’initiative, à la liberté pédagogique, non à la caporalisation.

Nous n’acceptons pas que l’état n’applique pas ses décisions en matière de revalorisation, qu’il fasse le choix de ne pas en
finir avec la précarité. Oui, nous voulons faire transformer les emplois jeunes en de vrais métiers pour donner un avenir à la
jeunesse.

Car c’est bien cela aussi qui est au centre de notre action pour que leur formation soit la meilleure et la plus complète
possible, pour que nous puissions mieux nous occuper de chacun d’eux, pour qu’ils préparent des diplômes qui leur donnent
culture générale, formation professionnelle et technologique, qui leur permette de poursuivre des études avec succès. Oui,
nous sommes là pour lever le gel des emplois publics, parce que, ce faisant, nous agissons pour que cette jeunesse ait du
travail, de l’emploi et donc aussi un avenir social.

Oui, nous sommes pour réduire les inégalités culturelles et sociales, pour que disparaisse, l’exclusion sociale et scolaire qui
fait tant de dégâts humains et sociaux.

Le Ministre, qui plaide ouvertement pour une école à plusieurs vitesses sans programmes nationaux, voit dans ces objectifs
de l’archaïsme. Libre à lui de juger ainsi les valeurs républicaines qui sont au cœur de notre engagement professionnel et
syndical, valeur d’égalité, de justice, de démocratie dans tous ses aspects. Mais aujourd’hui il doit entendre le message
délivré : halte aux oukases, halte aux décisions unilatérales prises, sans même l’amorce d’une discussion mais ouverture de
négociations pour résoudre les vrais problèmes du second degré. Il faut un nouvel engagement financier de la société car si
des améliorations qualitatives sont possibles et nécessaires, s’il faut créer les conditions d’une évolution des enseignements, il
faut aussi de meilleures conditions matérielles pour individualiser l’enseignement .

Oui, les grévistes disent leur volonté de poursuivre l’action engagée sous des formes que nous allons mettre en débat pour
qu’elles rassemblent tous les personnels de l’éducation, de la recherche et de la culture, dans l’unité la plus large, avec le
soutien des parents et des jeunes

Oui, les grévistes sont déterminés à faire ce qu’il faut pour faire prendre en compte leur choix.