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Niveau 4eme géographie

HISTOIRE DES IDEES POLITIQUES

Le XVIIIième, le siècle des Lumières.

Par Stéphane Gobert


 Créé par S. Gobert grâce au notes de F. Gilon

Introduction

Au XVIIIième S, il y a un fait social important, qui est l'ascension de la bourgeoisie ! De plus en plus, les bourgeois, les marchands, les hommes de loi, ont progressé suite aux grandes découvertes. La bourgeoisie qui s'est enrichie grâce au commerce, va réclamer des libertés, dont des libertés politiques, jusqu'à la révolution française. Elle en a assez de l'absolutisme de droit divin.

La bourgeoisie est une classe peu homogène, comprenant des fonctionnaires (appelés officiers, les offices étant une tâche, une fonction), des financiers (des spéculateurs), des commerçants, des armateurs, des fabriquants, des intellectuels (homme de loi, ou personne ayant fait des études),… Mais cette classe a cependant une doctrine commune, et l'on voit apparaître une philosophie bourgeoise. C'est l'apparition d'une doctrine universaliste, où l'on parle de l'homme jusqu'à son apogée, "la déclaration des droits de l'homme et des citoyens".

L'apparition de la doctrine politique est liée à l'évolution de la bourgeoisie (économique et sociale), mais aussi à d'autres facteurs.

  1. Difficultés de règne de Louis XV et XVI.
  2. Ils se sont montrés incapables de résoudre les problèmes financiers, jusqu'au développement des critiques des philosophes.

  3. La prépondérance française.
  4. C'est un fait culturel important, on constate un rayonnement de la langue française et de sa culture. Les idées françaises rayonnent même hors de France. Hors, il y a une décadence du pouvoir politique et militaire français, consistant un paradoxe avec son rayonnement culturel. La philosophie des lumières va avoir un impact international.

  5. Le despotisme éclairé.
  6. C'est le nom donné à un certain régime du XVIIIième S, en Russie, en Autriche et en Prusse. Certains souverains, admirateurs des philosophes, ont cherché à gouverner en appliquant les principes de la philosophie, et en se mettant à l'écoute des philosophes. Ils ont entrepris des réformes pour gouverner de manière plus rationnelle. Ces souverains philosophes ne seront pas du tout démocratiques et libéraux.

  7. Les révolutions.

Il y a d'abord la révolution des Etats-Unis (1775), et la révolution française en 1789. Ces révolutions vont avoir une grande influence sur les doctrines politiques. Il y a des textes fondamentaux qui parlent de la place de l'homme et du citoyen.

Il va y avoir différents canaux qui vont diffuser des idées nouvelles : Les cafés, les revues, les gazettes, les salons, les journaux.

Les idées des philosophes vont donner un vocabulaire nouveau. Il y a des mots dont le sens moderne va se fixer. Exemple : Nation, Peuple, …

Il y a des termes fort employés : nature, bonheur, vertu, progrès, raison,…

Chacun qui l'employait le faisait dans le même sens.

Au XVIIIième S, il existe un grand intérêt pour les sciences, les expériences. Il y avait des hommes de lettre, qui avaient un intérêt pour les sciences. Exemple : Diderot, Voltaire, Buffon (auteur de "histoires naturelles" en 36 volumes où il a réfléchit à l'évolution).

La notion du bonheur est un thème dominant de ce siècle. La politique ne peut pas négliger le bonheur de l'homme. Exemple : la déclaration d'indépendance des USA dit que "les hommes ont droit au bonheur". Chaque philosophe verra des manières différentes d'arriver au bonheur.

La vertu liée à une foi, la vertu liée aux héros. Au XVIIIième S, la vertu se laïcise. Elle se détache du sentiment religieux. On évoquera la vertu du héros, du citoyen, … Mais il ne s'agit pas de l'accession au sens chrétien du terme. Ici, on envisage l'aspect moral, les valeurs quelles qu'elles soient.

Le siècle des lumières : la réflexion humaine est considérée comme susceptible d'éclairer le genre humain. La pénombre, c'est l'ignorance. La pénombre est un domaine fait de superstition.

C'est le maître mot du siècle. L'utilitarisme est l'idéologie dominante, l'idéal de la bourgeoise. Cette doctrine nous dit que l'utile est le principe de toutes les valeurs dans le domaine des connaissances et de l'action. Cela signifie que la valeur d'une chose se mesure à l'intérêt que cela a pour moi. Pour déterminer la valeur de quelque chose, on regarde si cela va dans l'intérêt de l'individu. L'économie va donc avoir beaucoup d'importance, et la politique va se voir subordonnée à elle.

C'est donc une conception utilitaire de la politique, où morale et intérêts sont liés. Cela ne révolutionne pas la pensée politique, mais c'est l'expression même d'une société.

 

  1. Le libéralisme aristocratique.

Il représente ce libéralisme aristocratique.

Né dans la région de Bordeaux et appartenant à la noblesse de robe, cet aristocrate a été mêlé à la querelle du parlement contre le roi. Il a donc été tout un temps dans le débat qui agitait la France, et qui opposait la bourgeoisie, la noblesse et la monarchie de droit divin.

Il a été conseillé et président de la Guyenne (Bordeaux et la Gironde). C'est un homme du XVIIIième S, il se livre à des travaux scientifiques, et est présent dans les salons à Paris. Il est élu à l'Académie française. Il voyage en Europe, et séjourne en Angleterre, ce qui lui permet de connaître fort bien le système anglais.

En 1721, il publie les "lettres persanes". On peut faire deux niveaux de lecture de ce livre. Il s'agit de 2 persans qui sont à Paris, où ils s'étonnent de tout ce qui les entoure. Montesquieu se cache derrière ces 2 personnes. Cela lui permet de faire une satyre de la société française de manière naïve. C'est une critique anodine, mais il fait cependant des critiques très hardies. Il critique la religion, le pouvoir absolu.

Il estime que les meilleurs régimes passent. Montesquieu estime que la vertu et les valeurs morales sont + importantes que les institutions.

En 1748, il publie "l'esprit des lois". C'est l'œuvre maîtresse de Montesquieu. Il y montre l'étendue de ses connaissances. Il a tout lu : les auteurs antiques, les auteurs du passé, les auteurs contemporains.

Il se demande comment on peut expliquer une législation dans un pays donné. Il s'interroge sur les lois, le pouvoir et les freins de l'Etat. Il cherche le rapport entre les lois et le milieu, et cherche à définir qu'est le meilleur régime pour assurer le bonheur des hommes.

Montesquieu voit la politique comme une technique qui est là pour assurer le bonheur de l'homme.

Montesquieu classe les gouvernements :

1° Gouvernement démocratique : à l'antique, un lieu où les gens peuvent voter (petites villes). Régime idéal, mais dans l'abstrait. C'est impossible dans un grand Etat.

2° Gouvernement république aristocratique : quelques-uns un uniquement détiennent le pouvoir, les meilleurs (les aristocrates).

3° Gouvernement monarchique : c'est celui où il y a un roi mais qui gouverne en appliquant de lois fondamentales. Le roi se fait aider par des intermédiaires : les nobles, le parlement, ...

4° Gouvernement despotique : condamné par Montesquieu, il en dénonce les abus (ex : monarchie de droits divins).

Le gouvernement idéal est obtenu par des institutions, sorte de contre poids au despotisme. Il faut arrêter le pouvoir pour empêcher le despotisme. Il voit la politique comme une technique.

  1. La séparation des pouvoirs.
  2. Il a repris cette idée à John Locke, et y ajoute le pouvoir judiciaire à la séparation des pouvoirs. Il prône une harmonie des 3 pouvoirs, et, tout comme Locke, insiste sur la sécurité du citoyen.

  3. Les corps intermédiaires.
  4. Montesquieu croyait en l'utilité de ces corps intermédiaires. La noblesse était là pour aider le roi à gouverner, à lui donner la clairvoyance.

    Le régime représentatif (G-T p. 345) : régime dans lequel les lois sont faites par les représentants du citoyen. Cela demande des représentants choisis par ville. L'aspect local est un critère de choix. Les représentants peuvent faire ce que le peuple ne peut pas faire lui-même, car celui-ci n'est pas apte. Les représentants seront ceux qui ont de l'instruction. Le suffrage proposé exclu les indigents et les domestiques , mais reste assez large. Il préconise un système bicaméral.

  5. Montesquieu croit à la décentralisation.
  6. Pour lui, la décentralisation est un contre poids au despotisme.

  7. Les mœurs.

Il croit aux mœurs, il estime que celles-ci sont plus importantes que les lois. C'est pour cela qu'il plaisait à la bourgeoisie.

Montesquieu est anticlérical, mais ne se dit pas athée. Il participe au courant de l'époque : le déisme (un Dieu est là mais on en fait abstraction). Pour lui, la religion est un frein social.

Montesquieu est conservateur. Tant que les gens sont en sécurité, il n'est pas important de leur donner tous les mêmes droits. Il a des vues paternalistes, car il a une méfiance des Etats où il y a des peuples nécessiteux.

Il est bien avec la bourgeoisie, car il en défend les valeurs morales (la sécurité, …).

Il est bien avec la noblesse, car il en défend certaines vues (le despotisme et ses abus).

  1. L'utilitarisme politique.

L'utilité est le principe de toutes les valeurs. On juge quelque chose en fonction de son utilitarisme. La politique est subordonnée à l'économie.

L'utilitarisme est la pensée de ce siècle. C'est une réflexion sur ce qui produit le bien-être, sur la forme de l'Etat.

C'est Montesquieu, mais aussi le "Contrat social" de Rousseau.

 

Les penseurs que nous allons rencontrer sont à ranger sous l'étiquette utilitarisme, ce sont les "Lumières". La philosophie des "lumières" est un phénomène culturel très important. Les "Lumières" sont ceux qui se servent de leur raison pour juger sans la direction d'autrui. C'est-à-dire qu'ils rejettent le joug de la tradition et du passé, et veulent apprendre par eux-mêmes. Ils vont entreprendre un important travail de diffusion de leurs idées, Voltaire en tête.

Ces philosophes sont plutôt des hommes de lettres, des littéraires engagés. Ces gens veulent agir dans le monde. Ils veulent œuvrer le long de la raison, éduquer le genre humain. Ils veulent agir sur le joug du passé, sur la tradition, contre l'Eglise et, parfois, contre la religion révélée, contre la morale reçue héritée, … Leur rêve est de faire advenir le bonheur, l'émancipation de l'individu, le progrès.

Sur le plan politique, ils ne contestent pas l'Etat ni la monarchie, sauf celle de droit divin. Ils veulent l'élimination du pouvoir arbitraire. Le roi doit opérer des réformes en vue du bonheur de ses sujets. Des termes comme philanthropie, humanité, tolérance,.. sont des mots très prisés. Ils sont pacifistes. Ils mettent l'accent sur l'utilité, la primauté de l'homme.

Voltaire (1694 - 1778), même s'il n'est pas un penseur du premier rang, il est un de ceux comptant dans ce siècle, et a beaucoup d'influencé son siècle. Il insiste sur l'absolu de la raison. Il oppose celle-ci à tout ce qui lui paraît irrationnel. Tout ce qui n'est pas soumis à la raison lui paraît absurde.

Il a fait des écrits philosophiques , "Les lettres philosophiques", où il aborde la religion, la politique, … il écrit des ouvrages d'histoire, des contes, des romans (ex : Candide). Il est célèbre aussi grâce à son immense correspondance. Il a écrit plus de 10.000 lettres qui nous donnent des renseignements sur l'époque, sur lui. Il est critique littéraire, homme d'esprit.

Voltaire est l'apôtre de la tolérance. A plus de 60 ans, il va mettre sa plume au service de certaines causes. Il va notamment condamner le fanatisme religieux.

Exemple : l'affaire de Calas en 1762. Un protestant de Toulouse, Jean Calas, est accusé d'avoir tué, avec la complicité de la famille, son fils aîné qui voulait se faire catholique. Calas est condamné à mort. Après 3 ans d'effort, Voltaire obtient sa réhabilitation.

Voltaire en a profité pour montrer du doigt le système judiciaire français, et pour réclamer la tolérance religieuse.

C'est un déiste, il croit en une religion naturelle, raisonnable. Il faut un Dieu pour expliquer les choses que l'on ne comprend pas (ex : les lois physiques; ce dont on ne connaît pas encore les réponses).

Il dit "Dieu est un grand horloger…", celui qui orchestre le monde, le Dieu qui veille à l'ordre universel, le Dieu justicier.

 

Il pense que la religion a une utilité sociale : il faut une religion pour que les gens se tiennent tranquille, pour éviter l'anarchie. Cette religion proscrit les drogues, les cérémonies,… C'est plutôt une religion d'Etat qu'il propose. Il est extrêmement anticlérical.

Voltaire pense que l'homme ne doit pas se préoccuper de questions métaphysiques, car celles-ci entraînent des systèmes philosophiques qui les divisent.

Dans les "lettres philosophiques", Voltaire dit ses préférences pour le régime anglais. Il condamne la monarchie absolue et l'arbitraire au nom de la liberté. Mais on voit que ses préférences vont de plus en plus vers un régime fort. Il est pour l'autorité. Il voit le Prince être conseillé par ses philosophies, et celui-ci doit rendre son peuple heureux en accordant des libertés, en faisant des réformes. Les sujets doivent accepter la tutelle du Prince de bon cœur.

Il condamne les parlementaires (qui veulent des réformes), et la vénalité des charges. Il est contre tous les corps intermédiaires (la magistrature, l'Eglise,…).

Voltaire ne croit pas à l'égalité. Il a des idées sociales d'un riche bourgeois, il aimait le luxe. Il s'est montré très dédaigneux envers Rousseau qui condamnait la propriété. Il est pour la hiérarchie des classes sociales. "Il ne faut pas développer l'enseignement dans les classes populaires".

Il a préconisé des réformes réalisables dans le quotidien. Il a un programme d'action, des réformes concernants l'administration et la justice, par ex. Il est un philosophe engagé.

Voltaire est enclin à la négation. Il ne remplace pas toujours ce qu'il démolit par une construction plus positive. Il a cru au progrès de la civilisation. Il a voulu le bonheur de l'humanité. Il a foi en l'avenir et partage l'optimisme des intellectuels.

  1. L'Encyclopédie est tout d'abord une encyclopédie commerciale.
  2. Ses auteurs ont voulu faire un ouvrage au goût de l'époque. C'est Diderot qui est l'initiateur du projet. Il a de nombreux collaborateurs dont Jean d'Alembert et aussi Voltaire, Rousseau,… Il y a également les collaborateurs qui ont fait leurs recherches aux 4 coins de la France, ceux qui décrivaient les planches,…

    Cet ouvrage est un réel succès : il y a eu jusqu'à 4000 souscripteurs pour l'obtenir, ce qui est beaucoup dans un pays où peu de gens lisent. Le premier volume est paru en 1751. En 1772 furent publiés les derniers volumes. L'œuvre complète comprend 35 volumes dont 11 volumes de planches. C'est un catalogue par ordre alphabétique de l'acquisition du savoir humain. C'est un inventaire du savoir, du connu.

  3. L'encyclopédie met l'accent sur l'utilité.
  4. On ne s'est pas contenté de parler de choses abstraites, on s'intéresse aussi aux métiers, aux artisans, … Pour cela, on a fait des enquêtes sur le terrain, dans les ateliers, etc… On a demandé à ces différents ateliers des mémoires explicatifs sur les techniques, les outils utilisés. La volonté est donc de populariser le savoir.

  5. L'encyclopédie est une œuvre raisonnée.
  6. Son but est de communiquer les valeurs qu'elle défend. Cet ouvrage veut montrer que l'homme est destiné à progresser. On fait le bilan des progrès accomplis. On veut montrer qu'il y a matière à progresser et que ce mouvement ne s'arrêtera pas. Elle contient des prises de position sociale, notamment contre la religion.

  7. L'encyclopédie est une œuvre contestée.

En 1752, les 2 tomes paraissant seront censurés. Les motifs sont que l'on estime ces ouvrages nuisibles, car ils répandent l'esprit d'indépendance et de révolte. Ils corrompent les mœurs. Ils encouragent à l'incrédulité et à l'irréligion.

En 1759, l'encyclopédie est interdite une seconde fois en France. Elle n'a plus le "privilège" de paraître en France. Finalement, elle vaincra tous les obstacles.

  1. Diderot.
  2. Denis Diderot se distingue par sa philosophie athée et son idéalisme. Il est matérialiste : il n'y a qu'un principe au monde, la matière ! Tout s'explique mécaniquement.

    Il croit en une morale naturelle. Il condamne toute morale fondée sur l'existence d'une âme immortelle. Pour lui, il n'y a pas d'action qui mérite la louange ou le blâme. Il croit qu'il vaut mieux "être un honnête homme qu'un coquin", son intérêt étant d'être honnête. En outre, il pense qu'il faut travailler à l'amélioration de la société. Il faut transformer les êtres et contribuer à leur bonheur.

  3. L'encyclopédie : subordination de la politique à l'économie.

On y trouve la doctrine utilitariste.

Nous voyons que les problèmes politiques sont traduits en problèmes économiques.

  1. Stabilité et sécurité.

Il semble que la forme du gouvernement soit secondaire, pour Diderot. Par ailleurs, la pensée politique de l'encyclopédie est assez prudente. Ce n'est ni démocratique, ni révolutionnaire. On y trouve des textes qui condamnent le despotisme, l'intolérance en matière religieuse, des textes qui font l'éloge du travail et qui réclament des réformes. Il y a une entente pour certains mots : liberté, propriété, égalité.

L'important est que le régime politique et l'économie soient stables.

Les physiocrates.

On appelle physiocrate un groupe de philosophes qui ont réfléchit aux problèmes économiques en particulier, et qui ont mis l'accent sur la primauté de la nature. Ex : Quesnoy et Dupont de Nemours.

Au XIIIième S, il y a un retour à la nature. Mais ce mouvement dépasse l'anecdote.

La politique est placée en subordination par rapport à l'économique.

Conclusion : la pensée des physiocrates s'inscrit dans le même ordre d'idées que la philosophie des Lumières. Comme par exemple, le culte de la nature et la propriété, le soucis d'augmenter la propriété et la richesse, les conceptions censitaires, le respect d'une autorité éclairée et le primat de l'économie sur le politique.

Le développement économique est plus précoce qu'en France, de telle sorte que l'utilitarisme en Angleterre correspond à la philosophie d'un pays conscient de sa suprématie économique. C'est une philosophie soucieuse d'efficacité et de bien-être, plus que de spéculation politique.

    1. Le libéralisme économique.

Auteur de "Essais sur la nature et les causes de la richesse des nations" (1776). Cette œuvre et sa pensée correspondent à une époque de révolution économique en Angleterre.

Ses idées sont :

L'Etat doit administrer, faire appliquer l'ordre et la justice, faciliter la production et protéger la propriété.

Auteur de "Essais sur le principe de la population". Son idée est qu'il faut sauvegarder le bonheur et le bien-être en limitant le nombre des bénéficiaires. Il avait déjà prévu le danger des crises.

    1. Bentham.

Préoccupé des réformes sociales avant tout (justice, prisons,…). Pour lui, la politique est le moyen pour assurer l'ordre et mettre en œuvres les réformes préconisées. L'Etat ne doit pas se soucier des problèmes économiques. Les sujets doivent obéir à leur souverain, aussi longtemps que celui-ci se soucie de leur bien-être. Il est à l'origine de beaucoup de projets philanthropiques (ex : le sort des prisonniers).

  1. Révolte et utopie.

L'utilitarisme est une philosophie réaliste et pensée de la bourgeoisie. A ce moment là, sur le plan social, il y a un prolétariat moins dispersé. L'Europe est essentiellement rurale, il n'y a donc pas de pensée du prolétariat. Les idées démocratiques et égalitaires sont le fait de penseurs isolés.

Né à Genève, dans une famille protestante d'origine française, sa mère meurt à sa naissance. Son père néglige son éducation, et lorsqu'il sera exilé, Jean-Jacques sera mis en pension, en apprentissage. Son enfance et son adolescence seront assez négligées.

A 16 ans, il s'enfuit de Genève, et se réfugie chez madame de Warens. Il se fera catholique et va continuer sa vie errante en exerçant plusieurs métiers. Il rentre au séminaire pour quelques mois. Plus tard, il va enseigner la musique, composer, s'instruire, toujours protégé par madame de Warens, avec qui il va finalement se brouiller.

En 1742, il se fixe à Paris. Pendant une dizaine d'années, il va mener une vie mondaine. Il devient secrétaire de l'ambassadeur de France à Venise, mais il finit par se brouiller avec lui. Il fréquente les salons, mais n'y brille pas et en souffre. A cette époque, il rencontre Thérèse, avec qui il aura 5 enfants, qu'il placera tous à l'orphelinat.

En 1750, il connaît la notoriété et la gloire. Il publiera coup sur coup plusieurs textes : Les discours. En 1750, le "discours sur les sciences et les arts", pour lequel il recevra un prix et la notoriété. En 1755, le "discours sur l'inégalité", et en 1758 la "lettre d'Alembert sur les spectacles".

Après cette période, il retourne à Genève et abjure le catholicisme. Par la suite, il revient en France et se brouille avec ses amis (dont les gens de l'encyclopédie).

Au début de 1760, il va connaître une période de calme relatif et il publie beaucoup. En 1761, "Héloïse", en 1762, "le contrat social", "Emile" et "la profession de foi du vicaire savoyard".

Rousseau va devenir un homme traqué, car considéré comme fauteur de troubles. Il est poursuivit par ses anciens amis. Il a l'impression d'un complot contre lui, et est complètement paranoïaque. Il rejoint Bloom en Angleterre, mais se brouille aussi avec lui. En proie au délire, il continue à errer, persuadé d'un complot universel à son égard. Dans cette époque, il écrit "les confessions", "les dialogues", les rêveries du promeneur solitaire".

La dernière partie de sa vie se passe dans le château d'Ermenonville, où un certain Deguardin lui avait offert le gîte. Il y meurt en 1778. Il sera d'abord enterré là, dans une petite île du château. En 1794, il est transféré au Panthéon à Paris.

  1. Le discours sur les sciences et les arts (1750) :
  2. Rousseau poursuit une thèse, qui est "l'homme est naturellement bon, c'est la société qui le corrompt". Le développement de la société a été funeste pour l'homme. il heurte ainsi l'esprit de son siècle, car il s'oppose aux Lumières, qui affirment leur foi dans le progrès. Il s'oppose à Voltaire, qui a vanté le luxe, la vie confortable. Il est à contre-courant de l'esprit du temps.

  3. Le discours sur l'origine de l'inégalité.
  4. Il montre que l'origine de la corruption et des méfaits, c'est l'institution sociale. La propriété et la division du travail sont à l'origine de l'inégalité sociale.

    Dans un premier temps, il dresse un tableau de la vie primitive. L'homme subvenait seul à ses besoins, mais les choses se sont modifiées. C'est l'apparition de l'industrie, de la métallurgie,… qui ont entraîné la division du travail et l'inégalité dans la distribution des ressources. Il dénonce ensuite l'ambition, l'envie, l'avarice. il montre que s'est instaurée la division riche - pauvre, puissant - faible, maître - esclave, … et la société par ses lois maintient cet état de chose, car les lois protègent la propriété et conserve l'inégalité.

    Rousseau discerne une opposition d'intérêts entre les classes sociales, et fait apparaître une liaison entre une pression politique et l'injustice sociale (les lois vont dans le sens des possédants). Ceci explique l'animosité de Voltaire contre lui.

  5. Essais sur l'art et spectacles.

Les spectacles sont de mauvais exemples pour la jeunesse.

"Si l'homme est malheureux, c'est pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la valeur des choses, mais c'est pour des raisons sociales et politiques". C'est donc la société qui corrompt.

"L'homme est né libre, et partout il est dans les fers". Donc, il faut un nouveau contrat social qui assure à chaque citoyen la protection de la communauté et lui rende la liberté et l'égalité.

Il recherche les conditions de cette société qui assure à tout le monde sécurité, égalité et liberté. Il écrira donc le contrat social, qui répond à son désir d'aspiration individuelle, et les exigences de la vie en société. Son principe est de respecter l'avis du peuple, et faire en sorte que les citoyens restent maître de leur destin.

Le contrat social prévoit un nouveau pacte, le pacte social, c'est-à-dire un pacte d'association entre les citoyens, qui prévoit que l'on renonce à certains droits au profit de la communauté, pour avoir l'assurance de la sécurité, de la liberté. L'égalité est garantie parce que chacun est à la fois sujet et souverain. En effet, le pacte n'est pas un pacte de sujétion. Chacun est en partie souverain.

Le peuple, pour Rousseau, est la source de la souveraineté, et aussi celui qui exerce cette souveraineté. Cela a pour effet la garantie des droits individuels. Dans ce nouveau corps politique, c'est la souveraineté suprême et la volonté générale, chacun doit s'y soumettre. La volonté générale a pour but l'utilité publique. La collectivité décide des sacrifices que l'intérêt public impose à chacun.

La loi est l'expression de la volonté générale et elle est la même pour tous, chacun doit s'y soumettre de bon cœur.

Elle est la volonté générale. Il définit celle-ci :

  1. Il faut un gouvernement pour appliquer la loi, mais celui-ci n'est qu'un agent d'exécution, son rôle est réduit. C'est un groupe d'hommes particulier qui exécutent les lois que le peuple a choisies.
  2. Il parle des types de régimes. Il critique vivement la monarchie, car c'est un gouvernement d'un seul et donc, le moins fidèle à la volonté générale. Il réfléchit sur le gouvernement des meilleurs (aristocratie), qu'il n'aime pas, mais trouve qu'il est naturel de laisser gouverner les plus sages.
  3. Il est pour la démocratie, mais n'estime pas ce système viable.

Rousseau s'abstient de recommander un type de gouvernement. Il estime qu'un gouvernement peut être idéal selon la situation locale. Pour lui, le problème est secondaire, les institutions ne sont rien sans les mœurs. Pour lui, ce qui compte, c'est de former le citoyen et d'assurer la cohésion et la solidarité du corps social.

Rousseau va réfléchir à comment former le citoyen :

C'est avant tout un roman d'amour, du devoir (à son terme, la vertu et la fidélité triomphent). C'est un roman à thèse, Rousseau vantant la vie à la nature et à la campagne, ainsi que ses effets bienfaisants. Son idée : il est possible de s'évader de la corruption de la vie sociale et de trouver le bonheur dans la nature. Eloïse est en référence à Eloïse et Abelard.