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Agriculture et développement en Amérique latine

par Guillaume Sueur


L’agriculture en Amérique latine est aujourd’hui sujette à des transformations profondes, tant dans les techniques de production que dans les structures agraires.

= augmentation des production

= extension de l’espace agricole

= relations avec l’étranger plus intenses

= dégradation des rapports sociaux (Chiapas, Amazonie, Brésil)

è Crise sociale grave

I. Le poids de l’héritage

1 ) Les structures agraires.

Dans les civilisations amérindiennes de la période précolombienne, l’occupation de l’espace était très inégal.

= basses-terres peu peuplées

= plateaux très exploités

= conditions naturelles plus favorables en altitude

è Pas de propriété privée, exploitation collective

è productions suffisantes pour dégager des surplus et nourrir les autres catégories de la population.

è La conquête européenne (espagnole et portugaise) désorganise complètement ce système

= destruction de la population (esclavage, guerre, maladies)

è Développement du système de la plantation, vaste exploitation spécialisée dans la mono-production destinée à un marché extérieur.

= activité intensive

è Apparition de propriété latifundiaire, à agriculture extensive (élevage)

= estancias en Argentine

= Haciendas

= développement dans les basses-terres, sur les littoraux.

2 ) Les régions de production

La répartition des différentes formes d’exploitations répond à une logique précise.

= carte 2 p. 245 et croquis 4 p. 249

è plantation près des côtes

è productions vivrières ensuite

è grands domaines extensifs

è espaces non mis en valeur

è système de dépendance

= dépendance à l’égard des marchés extérieurs

= dépendance des régions de l’intérieur à l’égard du littoral

= localement, dépendance des minifundio à l’égard des latifundio

3 ) Les inégalités sociales.

Le système latifundaire souffre de graves défauts économiques et sociaux

è faible efficacité globale du système, qui ne permet pas un développement durable.

= sous-exploitation des grands domaines

è gaspillage de terres

= propriétaires absentéistes, peu de mise en valeur

= surexploitation des minifundio

è faibles superficies è chômage et gaspillage de main-d’œuvre

è graves déséquilibres sociaux

= les propriétaires acquièrent une position inégalée de notables (2 p. 247)

= système paternaliste

è la possession de la terre cristallise les inégalités sociales.

III. Les réformes agraires comme réponse au mal-développement ?

1 ) La réforme pour moderniser.

Une réforme agraire correspond à la volonté de transformer la propriété du sol et sa mise en valeur. Elle vise à casser une structure inégalitaire inefficace pour atteindre le progrès économique par le progrès social.

Elle peut être de deux types : strictement réformiste avec indemnisation des anciens propriétaires ou révolutionnaire, sans indemnisation, et mise en place d’un secteur agricole nationalisé

= graphiques 3 p. 251, Cuba et Colombie

= schémas 1 p. 250

è idée que la transformation de la propriété foncière permettra d’augmenter la production agricole en supprimant d’une part le gaspillage des sols du système latifundiaire et le gaspillage de main-d’œuvre des minifundios.

è casser l’oligarchie foncière et supprimer les liens de dépendance sociale

= en fixant les paysans à la campagne on limite l’exode rural et donc l’explosion urbaine.

è première initiative au Mexique en 1915

è Ensuite Cuba à partir de 1959

è En 1961, sous la pression des Etats-Unis inquiets du succès de la révolution à Cuba, les pays d’Amérique latine signe l’alliance pour le progrès à Punta del Este

= Chili, 1962, Brésil, 1964, Pérou, 1964

è Le processus vise aussi à relancer l’industrialisation

= relancer le processus en augmentant le pouvoir d’achat des paysans

= encouragement au réinvestissement dans l’industrie des dédommagement.

è Formation d’une classe moyenne paysanne

è Formation d’une élite industrielle.

2 ) Exemples

= limite de la propriété privée à 100 ha

= distribution de 101 millions d’ha de 1915 à 1990

= ejidos, exploitations concédées en usufruit, pas le droit de les vendre, pour empêcher la reconstitution de grands domaines

= volonté de renouer avec le passé précolombien et ses pratiques sociales collectives.

è expropriation de 5,8 millions d’ha, pour 200 000 familles

è grand domaine pratiquement disparu en 1972

è hésitation sur la statut à donner aux terres

è crainte U.S.

è coup d’État militaire de 1973

è politique de contre-réforme de Pinochet

è reconcentration des terres, mais dans un souci de productivité

= 22 compagnies pour 1,8 millions d’ha dont 13 américaines

= 248000 ha pour la Cuban Atlantic Sugar Company

è expropriation sur la base des déclarations fiscales

è fraudeurs pris au piège

è distribution d’une partie

è secteur d’État avec le reste

La tendance actuelle est à la libéralisation du secteur agricole. (Mexique supprime l’article de sa constitution à révolte du Chiapas)

è Effort particulier sur les plantations, pour l’intégration au marché mondial

population de plus en plus urbaine, donc minoration du poids politique des revendications paysannes. = doc. 1 p. 254

 

III. Modernisation et conservatisme

La tendance actuelle n’a plus pour objectif l’amélioration des conditions sociales mais des techniques de production.

1 ) Modernisation dans l’occupation de l’espace.

L’expansion de l’espace agricole est devenu une priorité, renouant avec les front pionniers du siècle dernier.

= principalement vers l’intérieur de l’Amazonie.

= Brésil : programme d’intégration nationale dès 1970 (cartes p. 259)

= solution à la crise sociale du Nordeste ?

è général président Medici : " Que les hommes sans terre aillent sur la terre sans homme "

è création de l’Institut National de colonisation et de Réforme Agraire

è route Brasilia-Belem + transamazonienne : Recife à frontière Pérou

= axe de circulation et de peuplement

= occupation des interfluves et non plus des vallées

è Les colons reçoivent une terre de 100 ha et une aide

= mais les sols sont vite épuisés

è cultures vivrières plus que de marché

è retour rapide à l’élevage

è Investissement de grosses compagnies

è défrichements massifs pour élevage extensif et bois

= 1, 1 millions d’ha en 1991 (total Amazonie = 330 M ha en 80, 300 en 90

è compétition entre les paysans (posseiros) et les compagnies

è assassinats

è risque écologique majeur

= déforestation à oxygène, même si décomposition de la litière consomme beaucoup d’oxygène et que le phénomène est donc à nuancer.

à moins d’évapotranspiration, donc risque de perturbation des pluies et du climat.

à érosion massive et lessivage des sols

à mise en danger de la biodiversité

 

2 ) Modernisation des structures agraires.

è La fin des réformes agraires ne signifie pas le retour aux anciennes structures mais la constitution de secteurs modernes et performants, ouverts sur le marché.

è Formation d’un complexe agro-industriel, souvent aux mains de multinationales étrangères

= United-Fruit Chiquita (1 M ha de plantations en Am. Lat) (est. 1898)

= Dole

= Del Monte

Ces firmes jouent donc un poids réel dans l’économie et la politique de ces pays

= républiques bananières

= CIA renverse président du Guatémala en 1954 car il voulait contrôler les plantations de United Fruit

= contrôle de producteurs indépendants

= agro-maquila ?

è Grandes entreprises nationales

= Itamaraty de Sao Paulo

= soja dans le Mato Grosso

è Entrepreneurs agricoles sur des surfaces moyennes

è Petites exploitations familiales, souvent sous contrat avec les grandes firmes précédentes.

3 ) Bouleversement des rapports sociaux

è disparition des liens de dépendance personnelle au profit du salariat.

è expulsion de la main d’œuvre auparavant fixée sur les grands domaines

è prolétarisation de la main-d’œuvre car utilisation sporadique par les entreprises, lors des périodes chargées du calendrier agricole. Sans parler du droit du travail…

è Accentuation de l’exode rural, car les employés agricoles vivent en périphérie urbaine.

= doc 2 p. 254

= favelas de Rio

= Ciudades perdidas de Mexico

= ranchos de Caracas

= embauche à la journée et transport vers la plantation par l’entrepreneur

è précarité complète

è activité urbaine pour compenser : manœuvre, marchands ambulants, cireurs…

è population à mi-chemin entre urbanité et ruralité

= doc 1 et 2 p. 260

è Renforcement du poids des villes

Conclusion

Les transformations actuelles de l’agriculture latino-américaine dépendent beaucoup du processus de mondialisation. La logique économique, du marché, se diffuse dans l’espace rural, commandée par des secteurs non-agricoles. Les réserves foncières sont un atout pour la région, car l’agriculture dispose ainsi d’espaces à valoriser. Mais ces mutations ont un lourd coût social car elles font émerger un sous-prolétariat. L’augmentation de la production se fait au détriment de la situation sociale