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Niveau Seconde, évaluation

MEDITERRANEE AU XIIème siècle-CHRISTIANISME

Par Christophe Naulleau


Dans le cadre d’une étude en rapport avec l’actualité des problèmes en Israël, pourquoi ne pas traiter les 2 chapîtres ensemble, d’où une évaluation portant sur les 2 thèmes du programme :

DS      SECONDE                          11/12/2000,

 

Exercice 1 : analyse d’un document :

Jésus vu par un historien romain d'origine juive Flavius Josèphe, (+37/100 après JC)

 

A cette époque vécut Jésus un homme exceptionnel (si toutefois il faut l'appeler homme*), car il accomplissait des choses prodigieuses.  Maître de gens qui étaient tout disposés à faire bon accueil aux doctrines de bon aloi, il se gagna beaucoup de monde parmi les juifs et jusque parmi les Hellènes. (Celui-là était le Christ.*) Lorsque, sur la dénonciation de nos notables, Pilate l’eut condamné à la croix, ceux qui lui avaient donné leur affection au début ne cessèrent pas de l’aimer, parce qu’il leur était apparu le troisième jour, de nouveau vivant, comme les divins prophètes l'avaient déclaré (...) de nos jours encore ne s'est pas tarie la lignée de ceux qu'à cause de lui on appelle chrétiens.

 Flavius Josèphe, « Les Antiquités juives », XVIII, 63-64.

* : passages peut-être ajoutés plus tard par les copistes chrétiens.            

Questions :        

a :                 - Présentez le document, (nature, auteur, date d’écriture, idée générale)

- Précisez les dates d’existence de Jésus ; quel est le contexte, (historique, religieux) en Palestine du temps de Jésus ?

b : Analyse

-          En quoi Jésus est-il « exceptionnel » ? Donnez des exemples de ces « choses prodigieuses » ?

-          Pourquoi des gens furent-ils « tout disposés à faire bon accueil aux doctrines de bon aloi » ? Montrez la différence du message de Jésus par rapport aux pratiques traditionnelles.

-          Qui furent les premiers convertis ?

-          Cependant cette « nouvelle religion » ne pouvait plaire à tous, à qui ? Pourquoi Jésus fut-il « condamné à la croix » ?

-          Expliquez la phrase soulignée, en en montrant l’importance pour les « Chrétiens »

c : conclusion

-          Expliquez le problème évoqué , à propos de Jésus par « si toutefois il faut l'appeler homme* » Quand, au IVème, et par quelle réponse, ce problème fut-il réglé ?

-          Certes, « de nos jours encore ne s'est pas tarie la lignée » des Chrétiens, aujourd’hui, plus d’un milliard de fidèles ; comment expliquez à partir du message de Jésus, ce nombre grandissant ?

Cependant les Chrétiens furent aussi tourmentés tout au long de leur histoire : donnez-en  quelques exemples

-      Aujourd’hui, les Chrétiens sont-ils tous unis ? Justifiez

 

 

Exercice 2 Etude de documents  « Méditerranée, carrefour de civilisations en contacts »

a : Présentation des informations des documents par thèmes                                                                         

Sur la feuille-tableau ci-jointe, vous remplirez les différentes cases avec les extraits des documents correspondants, avec explication, comme l’exemple précisé :

=> certaines cases peuvent rester « vide »

Document 1 

Voici un trait de la grossièreté des Francs. Dieu les confonde !  Alors que je visitais Jérusalem, j'avais l'habitude d'entrer dans la mosquée al-Aqsa,(1), Sur un des côtés il y a un petit oratoire où les Francs avaient installé une église. Quand donc j'entrai dans la mosquée …, lieu de séjour de mes amis templiers,(2) ils mettaient à ma disposition ce petit oratoire pour que je fasse mes prières. Un jour j'entrai, je dis la formule «  Dieu seul est grand « et j'allai commencer la prière lorsqu'un Franc se précipita sur moi, m'empoigna et me tourna le visage vers  l'orient en disant : « C'est ainsi que l'on prie ! » Tout de suite des templiers intervinrent et l'éloignèrent de moi tandis que je retournai à ma prière. Mais l'homme, profitant d'un moment d'inattention, se jeta de  nouveau sur moi, me retourna le visage vers l'orient en répétant : « C'est ainsi qu'on prie ». De nouveau les templiers intervinrent, l'éloignèrent et s'excusèrent envers moi en disant : «  C'est un étranger ! il vient d'arriver du pays des Francs et i1 n'a jamais vu quelqu'un prier sans se tourner vers l'orient. » « J'ai assez prié‚ répondis-je, et je sortis stupéfait par ce démon qui s’était tellement irrité et agité en me voyant prier en direction de La Mecque. »

Usama Ibn Munqidh (1 095-1188), « L'instruction par l'exemple », dans Chroniques arabes des croisades, Sindbad, 1977.                                   

1 : grande mosquée de Jérusalem, située à côté du Dôme du Rocher. Au XIIème, propriété des templiers.      2:moines-soldats chrétiens , chargés de la défense des Etats Latins d’Orient

Document 2                          Description de la Cité de Saint Jean-d’Acre                                                               

Que Dieu l'anéantisse et la rende à l'islam ! C’est la capitale des cités des Francs en Syrie, l'escale des voiles…, le port de tout navire, l'égale (…) de Constantinople, … rendez-vous des marchands musulmans et chrétiens de tous pays.  Ses rues et ses voies publiques regorgent de la foule et la place est étroite où poser son pas (…) ; elle regorge de  cochons et de croix,  sale, dégoûtante, toute d'immondices et d'ordures. Les Francs l'ont enlevée aux musulmans, dès la première décade du VIème siècle ; l'islam l'a pleurée à pleines paupières : ce fut l’une de ses lourdes peines. Les mosquées y sont devenues des églises, et les minarets des sonnoirs à cloches. Dieu a conservé pure, dans sa mosquée principale, une place qui est restée aux musulmans, comme un petit oratoire où les étrangers d'entre eux se réunissent pour célébrer la prière rituelle. (…)

A l'est de la ville est une source appelée « Source de la Vache », car c'est d’elle que Dieu fit sortir la bête pour Adam (…). Elle est proche d'une mosquée dont le mihrab est resté intact ; les Francs se sont donné un autre mirhab dans la partie est ; ainsi musulmans et chrétiens s’y assemblent et prennent les uns une direction de prière, les autres, une autre. Entre les mains des chrétiens, cette mosquée est vénérée, respectée.

Ibn Jobaïr, « Voyages »

Document 3             Relations commerciales en Orient

Cependant, les allées et venues des caravanes,  de l'Egypte à Damas, n'étaient pas plus interrompues en territoire chrétien que celles des Musulmans allant de Damas à Saint-Jean d’Acre. Aucun des marchands chrétiens n'était arrêté.  Les Chrétiens font payer aux Musulmans une taxe qui est appliquée en toute bonne foi.  Les marchands chrétiens paient à leur tour en territoire  musulman sur leurs marchandises ; l'entente est entre eux parfaite et l'équité est observée en toute circonstance.  Des gens de guerre sont occupés à la guerre ; le peuple demeure en paix.(…)

 

Texte cité par Jean Sauvaget, « Historiens arabes »

 

Doc 4 Voyage d’Ibn Jobaïr en 1184-1185.
 Sur cette carte, vous placerez les 3 civilisations rencontrées par Ibn Jobaïr au cours de ces voyages ; vous placerez aussi les noms suivants : Constantinople, Venise, Cordoue, Jérusalem, Sicile.
Ibn Jobaïr naquit en Andalousie en 1145 dans une famille de notables arabes. Il reçut une éducation soignée, scientifique et littéraire, et fut nommé secrétaire du gouverneur de Grenade. Le 3 février 1184, il part faire le pélerinage de La Mecque. Le 25 avril 1185, Ibn Jobaïr était de retour avec le journal de voyage qu’il avait rédigé
Oubli : effacer Jérusalem
Document 5                   Description de Palerme           

         En cette cité, les musulmans conservent quelques restes de leur foi ; ils fréquentent la plupart de leurs mosquées et ils y célèbrent la prière rituelle sur un appel clairement entendu. Ils ont des faubourgs qu'ils habitent seuls, à  l'exclusion des chrétiens. Les souks en sont fréquentés par eux, et ils en sont les marchands. Ils ont un cadi devant lequel ils élèvent leur procès; ils ont une mosquée principale où ils s'assemblent pour faire la prière et qu'ils ont grand soin  d'illuminer en ce mois béni [ramadan].  Les mosquées ordinaires sont fort nombreuses, innombrables.  Pour la plupart, elles servent de classes pour les professeurs de Coran. En somme, ces gens sont des isolés, séparés de leurs frères les musulmans, sous tutelle des infidèles, et ils n'ont aucune sécurité, ni pour leurs biens, ni pour leurs femmes, ni pour leurs fils. Dieu veuille les rétablir en leur état, grâce à une intervention favorable. [...]

         L’un des édifices des infidèles les plus extraordinaires que nous ayons vus est l'église dite de l'Antiochien.  Nous l'avons visitée le jour de la Nativité, qui est pour les chrétiens une très grande fête à  laquelle ils se rendent en foule…  Son architecture nous offrit un spectacle indescriptible, tel qu'il faut décider qu'elle est le plus merveilleux des ouvrages de ce bas monde.  Ses murs sont, à l'intérieur, entièrement revêtus d'or, avec des plaques de marbre de différentes couleurs, tel qu'on n'en vit jamais de pareil; les murs sont ornés partout de mosaïques d'or, (…) Cette église a un clocher…, et une coupole y est élevée ...  C'est la construction la plus extraordinaire qui soit. Dieu veuille l'honorer bientôt de l'appel  à la prière, par sa bonté et son intervention généreuse ! Dans cette ville, la parure des chrétiennes est celle des femmes des musulmans.  La langue alerte, enveloppées et voilées, …vêtues d'étoffes de soie brochées d'or,… elles se pavanent en se rendant à  leurs églises ou plutôt à  leurs gîtes; elles portent, en somme, toute la parure des femmes des musulmans, y compris les bijoux, les teintures et les parfums. Nous sortons de Palerme …pour nous rendre à Trapani, à la recherche de deux navires  s’en allant l'un en Andalus, (Espagne musulmane),l'autre à Ceuta; tous deux avaient fait voile vers Alexandrie et transportaient des pèlerins,(chrétiens) et des marchands musulmans…

Ibn Jobaïr

 

b  : vous donnerez une synthèse argumentée sur les 2 dernières colonnes, = répondre à la question suivante : « quels sont les contacts entre les 2 civilisations occidentale et musulmane en Méditerranée au XIIème siècle ? », en une dizaine de lignes et 2 paragraphes                        

Correction Exercice 2 synthèse :

La Méditerranée est au XIIème siècle, une zone de contacts, tantôt violents, tantôt pacifiques. Les conflits s’expliquent à Saint-Jean d’Acre ou à  Jérusalem, capitale des trois grandes religions monothéistes, par les Croisades des Francs contre les musulmans, (1099, 1187…), pour délivrer les lieux saints, ou par la « jihad » menée par les musulmans pour détruire les Etats Latins d’Orient, tous ceux-ci étant des « gens de guerre », (document 3).

Par contre, dans ces zones en conflit, souvent « le peuple demeure en paix » et tolère la religion de l’autre, même si transformation des lieux de prière. De même, Saint-Jean d’Acre est le « rendez-vous des marchands musulmans et chrétiens de tous pays », (document 2) ; l’entente commerciale règne entre eux , « parfaite », moyennant le paiement de taxes pour les marchandises, un exemple  plus révélateur en est le tranport par les mêmes navires de  « pèlerins et de marchands musulmans », (document 5). Cependant, les musulmans vivent dans leurs quartiers, à l’exclusion des chrétiens.

 

 

Ci-dessous, tableau à remplir.

Document

Caractéristiques  de la

civilisation occidentale

  Caractéristiques de la

 civilisation musulmane

des civilisations en conflit

des civilisations en contacts

pac    pacifiques

Document 1 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Document 2

 

 

 

 

 

 

 

 

« mosquée » = lieu de prière

 

 

Document 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Document 4

 

 

 

 

 

 

Document 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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