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Niveau 5ème, Education Civique, cours

Les prisons françaises et la dignité humaine

Par Yannick Marvin


 

Doc n°1 : Extrait d’un article de Hugues Beaudouin paru dans Libération le 28 juillet 1999.

C’était il y a tout juste un an. Elisabeth Guigou (…) découvrait l’univers insupportable de la maison d’arrêt de Loos (Nord). Après cette visite, elle assurait, la voix tremblante d’émotion, que certaines images resteraient longtemps gravées dans son esprit (…) Cette visite avait été souhaitée par Jean-Louis Daumas, le bouillant directeur de la maison d’arrêt (…) Un an après la situation n’a pratiquement pas évolué. Le surpeuplement est toujours aussi important : l’établissement prévu pour 542 détenus en accueille plus de 1000.

Logés par groupe de 3 dans des cellules de 9m², les détenus organisent leur vie en prison selon des critères qui ont peu à voir avec la dignité de la personne humaine (…) A cause des fuites une partie des douches a dû être fermée (…) ; on ne se lave ici que deux fois par semaine. Le surpeuplement est tel qu’il est quasiment impossible pour un personnel en sous-effectif de servir un repas chaud à l’ensemble des détenus. Le temps que les chariots viennent au bout des coursives, les plats sont froids. Le ramassage des sacs d’ordures est quant à lui épisodique en raison du manque de personnel pour accompagner les détenus chargés de cette tâche.

Un surveillant admet que les conditions de vie dans la prison ont provoqué une démobilisation générale du personnel. Selon lui, certains quartiers seraient devenus des " zones de non-droit : il peut s’y passer n’importe quoi, du trafic de drogue, du racket, des règlements de compte, nous on n’y va plus ". A Loos, des détenus en viennent à demander leur transfert au mitard afin d’avoir une certaine tranquillité.

  1. Où se déroule l’action de l’article ? Qui y est venue ?
  2. Décris en quelques lignes l’univers carcéral à Loos.
  3. Une maison d’arrêt reçoit des prévenus ou des condamnés dont la peine est inférieure ou égale à 1 an. Pourquoi dit-on qu’on les détenus y vivent dans des conditions " qui ont peu à voir avec la dignité humaine " ?

Doc n°2 : Extrait d’un article de David Dufresne paru dans Libération le 28 juillet 1999.

Six nouveaux établissements sont annoncés dont les premiers seront opérationnels en 2001. Ces six prisons " dernier cri " répondent aux souhaits de la ministre Elisabeth Guigou : " Plus d’humanité pour une sécurité optimale ". Ainsi, les douches individuelles s’accordent, selon Martine Viallet1, " aux droits de l’homme ", "contribuent à l’hygiène " mais " facilitent aussi l’emploi du temps des surveillants " [en diminuant les mouvements des cellules vers les zones d’activité]. Guy Autran a à son actif la conception de 6 autres établissements pénitentiaires. L’homme a beaucoup réfléchi. Et pas mal discuté. Avec l’administration pénitentiaire. Avec des surveillants. Sa conception du monde de la prison semble similaire à celle de Mme Guigou. " La véritable punition reste la privation de liberté. Et si l’on veut réussir la réinsertion des détenus, on doit absolument éviter d’en faire des révoltés ". Et Guy Autran de hausser les épaules quand pointe le cliché de la prison quatre étoiles : " Ces établissements ne seront en aucun cas des camps de vacances. Le confort y restera très rustique comme les matériaux utilisés (résine au sol, murs en béton). "

 

  1. Quelle décision a été prise pour lutter contre le surpeuplement des prisons ?
  2. Quelles vont être les progrès dans ces nouveaux établissements ?
  3. D’après toi, qu’appelle-t-on " la prison quatre étoile " ? Ce cliché est-il justifié ?
  4. Pourquoi une prison doit-elle quand-même avoir un minimum de confort ? Qu’en penses-tu ?

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