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L'affrontement des grandes puissances et la dislocation des blocs

Par Mathieu Lafforgue

l'Oursite
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Introduction :

La rupture de la grande alliance de guerre contre l'Allemagne marque le début de la guerre froide. Deux blocs se forment alors, se groupent autour de valeurs communes, partagées ou imposées et se dotent d'institutions collectives aussi bien politiques que militaires. La rivalité des deux grandes puissances, soviétique et américaine est à l'origine d'un monde bipolaire.
Pourquoi ce système conflictuel n'a-t-il pas entraîné un conflit universel armé ? Comment l'URSS est-elle passée de la position d'ennemie à celle d'obligée de la seule super puissance : les Etats-Unis ?

I. La constitution des blocs :

Naissance de la guerre froide

Au lendemain de la guerre et dès 1946, Churchill a été le premier à dénoncer la situation dans le 'discours de Fulton ". C'est la première fois que quelqu'un dit tout haut ce que tout le monde pense : ce n'est plus l'Allemagne mais l'URSS l'ennemie. Il fait apparaître le concept de "rideau de fer ", i.e. la situation de partage de l'Europe.
L'URSS tente d'étendre son influence selon le principe du "glacis protecteur ". Il faut aller dans tous les pays libérés de l'autorité par l'armée rouge. L'URSS a des visées hégémoniques vers l'Ouest mais aussi vers les mers chaudes (le sud ), et particulièrement vers la Grèce et la Turquie. Cette dernière contrôle des détroits et la Grèce est en situation de guerre civile.
Les Etats-Unis ont permis cette progression à l'ouest, mais mettent le hola sur les projets d'expansion de l'URSS vers le sud. Ils s'opposent à l'expansionnisme soviétique et l'arrêt de cela découlent la doctrine Truman : les Etats Unis. se réservent le droit d'intervenir officiellement chaque fois qu'un pays risque de basculer sous la coulpe de l'URSS.
Début 1947, cette doctrine est officialisée juste après que le congrès ait accordé de plus gros moyens militaires pour la Grèce (élément déclencheur). La doctrine Truman est aussi connue sous le nom de " Containment ", cad l'endiguement du communisme.
Les moyens d'actions :

La réplique soviétique à la doctrine Truman est la doctrine Jdanov. Les Soviétiques considèrent que le monde est divisé en deux, c'est la première officialisation de la bipolarité. Leur vision est manichéenne :

Les Soviétiques continuent à étendre leur domination sur l'Europe de l'Est plu ou moins légalement. Certains pays choisissent le communisme, alors que d'autres y sont contraints : " le coup de Prague "les 20-25 février 48, les Soviétiques s'imposent en Tchécoslovaquie. Carte p.195, Doc 4 p191.L'URSS n'a tout de même pas eu besoin d'utiliser la force pour convaincre la Tchécoslovaquie.

2. Le partage de l'Europe :

L'enjeu majeur de la guerre froide, c'est l'Allemagne et plus précisément Berlin. La première crise importante est celle du blocus de Berlin : c'est une crise qui a opposé les Américains et leurs alliés à l'URSS de juin 1948 à mai 1949. Berlin concrétise la guerre froide.
Berlin était divisé en 4 zones, et situé en plein dans la zone soviétique (de la division quadripartite de l'Allemagne) Les alliés veulent réunifier leurs 3 zones, mais l'URSS réplique en bloquant l'accès aux zones de Berlin des alliés. Ces coupures de toutes les routes terrestres qui empêche l'approvisionnement de ces 3 zones. En conséquence les alliés régissent pacifiquement, et instaure un pont aérien de ravitaillement. La guerre froide est une partie de bluff et de force, de pesé de la menace nucléaire.
Cette situation dure jusqu'en mai 1949. Elle aboutit à un partage de l'Allemagne différent. Les 3 zones d'influence occidentales sont unifiées le 8 mai 1949 en République Fédérale Allemande (RFA). Les Soviétiques répliquent en octobre 1949 en créant la République Démocratique allemande (RDA). La division de l'Allemagne et de Berlin est officielle en octobre 1949.
Les 2 Europes (est et Ouest) s'organisent :

II. Les sphères d'influence :

ETATS UNIS et URSS tentent d'étendre au maximum leur influence

1. Des crises de la guerre froide :

En Europe : le coup de force avec le blocus de Berlin

En Asie : la guerre de Corée :

Après la guerre avec la défaite japonaise, la Corée a été divisée en 2 en zone d'influence comme l'Allemagne en 1948 : le Nord est communiste et le sud par les Américains avec un gouvernement démocratique.
Le point de départ : les Coréens du Nord passent le 38° parallèle et attaquent le sud (1950). Les Coréens du sud font alors appel à l'ONU pour leur demander d'intervenir en leur faveur. L'ONU a 5 membres permanents et chacun de ces membres possèdent un droite de veto, mais l'ONU a pu intervenir c'est parce que l'URSS boycottait le conseil de sécurité, car l'ONU refuse de reconnaître la Chine populaire, mais seulement la Chine de Formoze.
L'ONU peut donc intervenir en Corée avec ses forces dirigées par Mac Arthur (ONU et pas américains). L'intervention n'est pas seulement américaine. La situation tourne rapidement à l'avantage de la Corée du sud, et les troupes du sud passent le 38° parallèle et pénètrent au Nord. Les Etats Unis et l'URSS ne sont pas encore en contact direct puisque que ce sont les troupes de l'ONU, et l'URSS ne veut rien faire car elle craint la 3° guerre mondiale et la bombe atomique. Si l'URSS n'intervient pas directement, la Chine populaire le fait et aide les Coréens du Nord. Le front se stabilise alors autour du 32° parallèle, et la guerre s'enlise. Mac Arthur veut utiliser l'arme nucléaire, et veut continuer la guerre sur le territoire chinois, il est renvoyé.
Les pourparlers de paix sont entamés et ils conduisent à l'Armistice de Pan Hunfon le 27 juillet 1953 : la paix n'est pas signée. Il y a beaucoup de morts pour rien. Chacun des deux blocs a tenté de garder sa zone d'influence sans vouloir utiliser la bombe. Cela montre l'étendue mondiale de la guerre froide, mais aussi la dissuasion nucléaire et la crainte de la troisième guerre mondiale.

Grâce à la dissuasion nucléaire, on entre dans l'équilibre de la terreur : Tout le monde développe quantitativement et qualitativement leur puissance nucléaire. Stratégie de la réponse immédiate. On aboutit à une situation d'équilibre, il y a un statu quo dans toutes les zones d'influence.

Cet équilibre est remis en cause par Moscou par deux fois :

2. Un nouvel équilibre :

Il passe par une volonté des deux grands de limiter les armements nucléaires. Le 1° juin 1972, l 'accord SALT1 est signé. Objectif : limiter la course aux armements, élimination des missiles stratégiques.
1975 : Conférence d'Helsinki où il est clairement dit que l'ère de l'affrontement direct est révolu, chacun accepte de régner sur une seule moitié de la planète.

Les conflits restent des conflits locaux dans les marges d'influence : Vietnam et Moyen Orient Equilibre sur l'armement : Il y a avantage quantitatif du côté du pacte de Varsovie, mais il y a avantage qualitatif du côté de l'OTAN.
Cet équilibre dure jusqu'aux années 80 puisque qu'après l'URSS rattrape son retard en construisant des vecteurs à têtes multiples. L'équilibre est alors remis en question, et le déséquilibre est favorable aux soviétiques.

3. L'influence soviétique :

Il y a un relatif recul des Etats Unis :
Après la guerre du Vietnam, la présidence de Carter correspond à un certain effacement des Etats Unis. C'est à ce moment là que débute le mouvement hippie.
L'URSS en profite en développant leur flotte de guerre et en tentant de s'implanter en Afrique par l'intermédiaire des Cubains. En effet les Cubains animent les guérillas en Afrique et sont à l'origine de nombreuses opérations militaires avec le Ché. Ils s'attaquent aux pays franchement décolonisés. C'est ainsi que l'Angola, l'Ethiopie et le Mozambique basculent dans le camp communiste. Mais le problème se passe au Nicaragua (Amérique centrale) où s'installe un régime marxiste alors que c'est normalement une zone américaine. L'URSS intervient également en Afghanistan pour aider le régime de Kaboul en 1979 (p. 213) Dans les années 80, la sphère d'influence soviétique s'est considérablement accrue mais en même temps les Soviétiques ont de plus en plus de difficultés à imposer leur volonté aux pays frères (Europe de l'Est). La Hongrie libéralise peu à peu son économie, le syndicat indépendant " Solidarité " (L. Walesa) se développe en Pologne, la Roumanie ne boycotte pas les J.O. de Los Angeles.

III. Les Etats Unis seuls gendarmes du monde :

Le rétablissement des Etats Unis :

Il est le fait du changement présidentiel 1981, arrivée de Reagan au pouvoir. C'est un redressement pédagogique car les Etats Unis ont envie de "remonter la pente " mais aussi redressement tout court car ils ont alors une très grande volonté de rattraper leur retard face à l'URSS par l'armement et en adoptant une position ferme.

IDS : " guerre des étoiles " : établir une protection du territoire par l'installation de "parapluies " antinucléaire. Il fallait protéger le territoire américain des missiles : système d'interception en vol.

Problème des euromissiles : Pendant le relâchement américain les Soviétiques avaient installé des missiles SS20 eu Europe de l'Est qui menaçaient l'Europe de l'Ouest jusqu'à ce que l'OTAN réagisse en postant des pershing II et des Cruise en Europe de l'Ouest. Les SS20 sont alors neutralisés. Moscou a subit un échec, mais la course à l'armement a recommencé et cela a encore plus contribué à ruiner l'URSS, qui est de moins en moins stable au niveau intérieur.

L'écroulement du régime soviétique :

En 1985, Gorbatchev arrive au pouvoir. Il favorise la libéralisation dans les démocraties populaires. Cette libéralisation permet aux forces d'opposition de commencer à s'exprimer comme en Pologne et en Hongrie, phénomène qui se concrétise en avril 1989 dans ces deux pays. L'accord entre Jaruzelski et Walesa (communiste et libéral) permet la transition vers le libéralisme. En Hongrie Kadar est évincé et le multipartisme est reconnu. La contagion a gagné toute l'Europe de l'Est. Le 9 novembre 1989, le mûr de Berlin est démantelé et l'Allemagne réunifiée le 3 octobre 1989. Les démocraties populaires ont été vite anéanties. Le mouvement de libéralisation gagne vite l'opinion publique des autres républiques soviétiques. En juin 1991, Eltsine président de la république de Russie, intervient lors d'une tentative de coup d'état mené par les conservateurs contre Gorbatchev.
Le 25 décembre 1991, Gorbatchev démissionne et Eltsine a le champ libre.

C'est le démantèlement de l'URSS avec la création de la CEI (Communauté des Etats Indépendants) Dans la période de semi-cahot, l'armement est mis sur le marché à bas prix, et des filières clandestines de ventes d'armes nucléaires se créent. Beaucoup de savants ont quitté l'URSS pour aller aider, avec leurs connaissances certains pays du Moyen Orient.

Une nouvelle Europe :

Après l'éclatement des démocraties populaires, la réunification de l'Allemagne et le démantèlement du pacte de Varsovie, le problème de l'existence d'une défense européenne demeure. D'où le renforcement de la solidarité franco-allemande en vue de la création de celle-ci en janvier 1997. Mais il semble que l'on aille plutôt vers une entrée massive des anciennes forces du pacte de Varsovie dans l'OTAN. Il y a aujourd'hui une main mise de l'OTAN sur l'Europe.

Conclusion :

Les Etats Unis restent à l'orée du 32° siècle la seule super puissance dans laquelle le rôle du lobby militaro-industriel est considérable. De plus les Américains ont une totale maîtrise de la guerre électronique. La "pax Americana " (la paix générale garantie par les Etats Unis) rêvée par Bush est incontestablement un leurre. Prompts à châtier S. Hussein, les Etats Unis ne peuvent et ne veulent imposer une paix durable au Proche Orient. Avec la multiplication des revendications nationalistes, l'ère de la stabilité géopolitique paraît encore bien lointaine.


Document réalisé (extrait de l'Oursite) par Mathieu Lafforgue, qui remercie pour leur aide et leur cours, Marie Bourgadieu et Mme Contis.
01/05/99


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